[ARCHEO] Archéologiquement votre

Je te rassure en géol c'est pas mieux, mais on a la chance que les caillous et les fossiles ça intéresse moins de monde et qu'on peut les emporter avec plus de facilité.

Ok, je vois...
Ca fait toujours plaisir de voir comment ça se passe maintenant... Faudrait pouvoir exporter les chercheurs au lieu des objets, en un sens ça faciliterait certaines choses non?
Joli coup d'oeil pour l'idée de la matière etc, ça m'étonne que nos "grandes pontes" n'y aient pas pensé, ça manque de précision ça...

Chanceuse d'avoir pu bosser en Egypte... Tu t'es débrouillé comment au juste?

Eh beh y avait une annonce à la fac, ils cherchaient qqn ayant un minimum d'expérience en fouilles dans un pays aux conditions similaires à l'Egypte. J'étais partie en Crète l'année précédente, j'ai donc eu le poste! C'est tout bête en fait...

Quelle histoire !

Est-ce que quelque chose a évolué depuis ?

Je me demandais, si l'avis d'un minéralogiste spécialiste des argiles ne pourrait pas être utile, peut-être qu'avec seulement des observations au micro polarisant il pourrait donner un avis plus précis sur la provenance de la matière première ?
En archéo, il y a des gens dont c'est le travail de retrouver la provenance des roches utilisées ?

L'argile ça ne polarise pas des masses
Si j'ai bien compris c'est plutôt sur les inclusions que les archéo travaillent ?

y'a de ça aussi je crois...

tu as aussi tout le système de traces, qui permettent de connaître l'outillage utilisé... Et là c'est super dur d'avoir accès à ces données

Mes doigts s'en souviennent encore

Mais d'un autre côté, c'est vraiment l'origine de l'argile qui est en cause.

Extanatos a écrit:

L'argile ça ne polarise pas des masses
Si j'ai bien compris c'est plutôt sur les inclusions que les archéo travaillent ?

Je viens de penser à quelque chose de simple pour différencier l'argile d'Egypte de celle de Grèce (arrêtez moi si je raconte d'énormes conneries) : si l'argile égyptienne provient du limon du Nil dedans il va y avoir des inclusions de matériel volcanique provenant de la région des grans lacs (volcanisme intraplaque+matériel métamorphique du craton africain). Ce matériel n'a rien à voir avec le volcanisme explosif grecs, les minéraux volcaniques qui pourraient être inclus dans l'argile grecque doivent être différents ?
C'est juste une idée, après effectivement je vois mal la pauvre Clara aller en Egypte et dire :"Salut ! Je vous pique quelques poteries...Euh...C'est juste pour les réduire en poudre et vérifier la présence de clastes volcaniques..."

OK !

Revenons à nos hydres ! Avec du matériel adapté en Egypte tout serait bien. En faisant une analyse au spectromètre de masse de différents vases, on obtient la compo de l'argile et des éléments en trace qu'elle contient. Je pense qu'à partir de ces éléments en trace on peut avoir une idée des roches qui ont "contaminées" l'argile.Donc de son origine.

Mais est-ce qu'il n'y a pas de ces hydres dans des collections à Paris ou ailleurs qui serait plus facilement étudiable (dans le sens pratique) que celles d'Egypte ?

Mais!! J'ai pas flooder d'abord...

Sinon Clara avait parlé de l'ouverture d'un labo... Ca en est où cette histoire au juste?

Note de la modération : j'ai fait le ménage, c'est redevenu tout sérieux maintenant.

Et que je vous-y reprenne pas bande de chenapants !
(chenapants = Kiwax, Fred, Kag, Exta, Lady)

Effectivement, on travaille beaucoup sur les inclusions. Pour la céramologie égyptienne, Jeanine Bourriau, la conférencière dont je parlais plus haut, est, avec son mari, à la base du système de Vienne, un système de cassification des pâtes particulièrement performant, pour les archéologues. Il y a aussi Jean-Yves Empereur (le fouilleur d'Alexandrie) et Maurice Picon (de Lyon) qui ont travaillé sur les compositions de la pâte des amphores, entre autres du Lac Mariout (Sud-ouest d'Alexandrie).

Tout cela est encore nouveau en archéologie, et, il faut l'admettre, un peu brouillon. Il n'y a pas encore de système fixe concernant le matériel (d'ailleurs certains - hem - "chantiers" ne tiennent même pas compte du matériel céramique; l'un d'eux est passé à la télé récemment *bravooooooooooooooo* Applause ). Donc on ne peut pas encore vraiment parler d'une véritable spécialisation dans les études, mais on éduque de plus en plus les étudiants à la céramologie, étant donné que l'étude de ce matériel prend elle aussi plus d'ampleur sur tous les chantiers (en tout cas sur tous ceux que je connais ).

Autrefois on s'intéressait à la céramique figurée, et depuis le début du XXe siècle, de nombreuses études iconographiques ont été réalisées, parfois avec certains débordements, surinterprétations etc. Petit à petit (je dirais depuis les années 30), on s'est aussi intéressé aux formes des vases. Mais l'étude des pâtes, elle, n'est arrivée que bien plus tard, vers la fin des années 70. Hors ce sont trois types d'analyse qui devraient être systématiquement pratiqués. Le problème étant que pour les anamyses de pâtes, on manque de moyens...

Clara a écrit:

Mais un labo est en cours de montage (ou bien déjà fini) à l'Institut d'Archéologie Orientale du Caire (IFAO) sous la direction de Michel Wuttman, et ce sera désormais possible (je crois) d'élaborer des lames minces.
Par contre, pour ce qui est de comparer les résultats à ceux obtenus en Grèce, ça va chier parce que les antiquités grecques ne peuvent pas sortir de grèce pour analyse. Là aussi des labos sont dispos, m'enfin bon ça va pas le faire d'avoir les analyses de deux labos différents... (et ne parlons même pas des avses trouvés en Turquie, au Liban, en Libye, ou en Bulgarie... ).

Valà le labo dont je parlais. Je n'ai pas de nouvelles fraîches-fraîches, donc impossible de savoir ce qu'ils sont déjà capables de faire. Je vais me renseigner à ce sujet dès que les collègues seront rentrés.

Mais on a beau se creuser, la question restera la même : tant que l'un des deux pays n'acceptera pas d'exporter des échantillons, on n'aura rien de vraiment valable...

Je ne sais pas vraiment ce qu'ils craignent à ce niveau, mais les services des antiquités grec et égyptien sont très à cheval là-dessus: rien ne sort.

Pour l'instant je vais boucler mon mémoire avec ce qui a déjà été fait. Par la suite, j'aviserai, j'aimerais retourner en Egypte pour travailler là-dessus, on verra. Chaque chose en son temps.

(Voilà j'ai fini vous pouvez rallumer les lumières et réveiller ceux qui dorment à l'arrière )

Encore ! encore ! encore !

pareil qu'Exta' ^^

Je peux comprendre la grèce et l'égypte... En fait on les a tous trop pillé avant. Je pense que maintenant y'a une espèce de psychose à ce niveau là je dirai...

Mais bon, croisons les doigts, espérons que c'est une phase temporaire

Moi je crois surtout que c'est une volonté des gouvernements pour obliger les étranger à construire chez eux des labos hightech sans que ça leur coute un sou à eux. Et le coup de la psychose parce qu'on les a pillé dans le passé, c'est une bonne excuse.
Je ne pense pas que l'Egypte change de politique de sitôt. La Grèce je sais pas.

d'un autre coté je suis pas sure qu'ils aient les moyens ^^

au fait, même si ce n'est pas sur l'Egypte je signale la proche édition d'une recueil sur les découvertes "préhistoriques" de la région méditerranéenne
éditions Edisud...

Nottez que l'édition est pas mal riche...
Peut-être y trouveras-tu de strucs intéressants Clara(nounette)

Sebamher a écrit:

d'un autre coté je suis pas sure qu'ils aient les moyens ^^

Je crois qu'ils font appel au financement international, les équipes étrangères fournissent argent, matos et chercheurs. (Il me semble avoir vu ça) Mais quand les pièves célébres sont trop abimées, ils les envoient même à l'étranger (la momie de Ramsès II restaurée au Louvre).

La momie de Ramses II était l'exeption à la règle, c'était une "question de vie ou de mort". Ramses II est un pharaon très important pour les égyptiens, ils ne pouvaient pas le laisser dévorer par un champignon.